Pour la septième année consécutive, 24 ruchers sont suivis dans le cadre de l’observatoire pour l’étude des facteurs qui expliquent les variations de la miellée sur lavandes.
Ce programme est financé par les fonds FEAGA pour une durée de 3 ans (2014-2015-2016) ; le projet est conduit par l’INRA (BioSP, Abeille & Environnement et l’UMT PrADE) en partenariat avec les structures et les apiculteurs de l’ADAPI et de l’ADARA. Rappelons que nous avons bénéficié en 2013 d’une aide exceptionnelle du Conseil Régional de Rhône Alpes et d’une contribution de l’ADAPI, pour l’analyse des résidus toxiques dans les pollens. En 2014, nous avons élargi la recherche de toxiques dans les pollens et en 2015, une nouvelle étude en laboratoire et au terrain a été lancée pour comprendre l’effet des pollens contenus sur le développement des larves.
Les premiers résultats de ces études ont été présentés lors de la journée de restitution de l’Observatoire du 30 mars 2015 à l’INRA d’Avignon
Les résultats que nous avons obtenus lors des six campagnes précédentes (2009, 2010, 2011, 2012, 2013 et 2014),sont accessibles en consultant les pages des campagnes précédentes (lien en première page du site) et le rapport sur la période 2008-2010.
Pour cette année, l’observatoire maintient la même structure :
• 3 régions : Drôme provençale, Montagne de Lure et Plateau d’Albion, Plateau de Valensole ;
• 8 ruchers par région ;
• 24 ruches en suivi par ruchers en 2015 (au lieu de 14 dans les campagnes 2009 à 2012, 20 pour la campagne 2013 et 24 en 2014) ;
• les ruches en suivi sont pesées tous les deux jours pendant la durée de la miellée de lavandes (environ 30 jours) ;
• la structure de la population de toutes les colonies est décrite en début et fin de miellée (méthode ColEval mise au point par l’UMT PrADE) ;
• la charge en varroas de chaque ruche est mesurée en début et en fin de miellée ;
• la floraison est suivie depuis le jour de l’installation jusqu’à la pleine floraison ; les dates de coupes des parcelles voisines sont notées ;
• quelques ruches supplémentaires sont équipées de trappes à pollen (5 dans la Drôme pour alimenter la recherche de l’effet des pollens sur larves, et 3 pour les ruchers de Valensole et de Lure_Albion) ; outre les toxiques, la palynologie est étudiée ;
• sur les ruches à trappes, des prélèvements sont aussi faits pour suivre l’état des larves juste avant la nymphose, la charge en virus, plusieurs fonctions physiologiques (par les marqueurs enzymatiques) et, pour la première fois cette année, une analyse de la génétique de ces colonies ;
• une station météorologique est installée dans chaque rucher suivi (avec enregistrement horaire de la température mini et maxi, de la pluviométrie, de la vitesse du vent) ;
• le parcellaire des lavandes à 1km autour du rucher est cartographié.
A noter : le gain de poids total de la ruche (visible sur les courbes) n’est pas équivalent à une prévision de récolte. Ce n’est qu’à la fin des observations que nous pourrons donner des indications sur le gain en hausse et le gain en corps.
Comme lors des campagnes précédentes, vous trouverez dans les tableaux ci-après, pour chaque rucher de l’observatoire, les courbes du gain de poids (en déduisant de chaque pesée le poids initial) de chacune des 24 ruches plus une figure récapitulative. La mise à jour se fait tous les deux jours.
• Drôme : le 12/06/2015
• Plateau de Valensole : 19/06/2015
• Montagne de Lure-Plateau d’Albion : 26/06/2015
18/6/2015 : fin de l’installation des ruchers en Drôme provençale
19/06/2015 : début de l’installation des ruchers sur le plateau de Valensole
25/06/2015 : fin de l’installation des ruchers sur le plateau de Valensole
26/06/2015 : début de l’installation des ruchers sur Montagne de Lure-Plateau d’Albion
08/07/2015 : fin de l’installation des ruchers sur Montagne de Lure-Plateau d’Albion
12/07/2015 : ATTENTION : L’ÉCHELLE DU GRAPHIQUE COMMUN À TOUTES LES RUCHES A CHANGÉ (pour s’adapter à la forte miellée)!!!!!
13/07/2015 : ATTENTION : PANNE DE BALANCE SUR LA DRÔME ; PAS DE MESURE
LE 13 ET LE 14/07. Tout est fait pour retrouver les pesées dès mercredi après-midi et visualiser le ralentissement de la miellée sur ce secteur.
17/07/2015 : Les courbes des ruchers de la Drôme sont définitives (sauf pour Montségur et Valréas qui seront désinstallés mardi 21 juillet)
24/07/2015 : Les courbes des ruchers du plateau de Valensole sont définitives
31/07/2015 : Les courbes des ruchers de Lure-Albion sont définitives
LA CAMPAGNE DE PESÉES DE L’OBSERVATOIRE DES RUCHERS SUR LAVANDE EST MAINTENANT TERMINÉE. LES COURBES SONT CONSIDÉRÉES COMME DÉFINITIVES. LES PREMIERS RÉSULTATS DES ANALYSES DESCRIPTIVES SERONT MIS EN LIGNES DANS 48h.
UN GRAND MERCI À TOUS LES APICULTEURS QUI ONT MIS LEURS RUCHERS À DISPOSITION POUR CETTE CAMPAGNE.
VOIR LES GRAPHIQUES DE RÉSULTATS CI-DESSOUS (APRÈS LE TABLEAU DES COURBES DE POIDS)
| La Rochegiron | Vacheres |
| Saint Christol | Sault |
|Banon | Saint Trinit |
| Redortiers | Lardiers |
| ValensoleH | Montagnac |
| Ste Croix | Roumoules |
|Puimoisson (bord) | Entrevennes |
| ValensoleG | Puimichel |
Les trois tableaux ci-dessous donnent le résultat de la mesure du nombre de varroas pour 100 abeilles, par région, par rucher et par ruche, en début (JØ) et en fin (J3Ø) de miellée. Les ruches qui ont plus de 3 varroas pour 100 abeille à JØ sont surlignées en rouge (le seuil de 3 varroas/100 abeilles a été décrit comme étant la valeur au-delà de laquelle le gain de poids peut être affecté). Les ruches qui ont plus de 5 varroas/100 abeilles à J3Ø sont surlignées en bleu.
Varroas (Drôme)Tableau Drôme
Varroas (Lutree Albion) Tableau LureAlbion
Varroas (Valensole)Tableau Valensole
Pour permettre une lecture globale de ce qui s’est passé sur chaque rucher pendant la miellée de lavandes, nous vous proposons une fiche graphique qui rassemble les principales informations sur chacun des 24 ruchers. Comme pour les courbes, cliquer sur l’indicatif du rucher pour accéder à la fiche (les noms sont dans le même ordre que pour le tableau des courbes).
Sur cette fiche, vous trouverez :
• une première ligne de graphiques présentant : le ratio « gain dans le corps/gain en hausse » ; et trois graphiques décrivant la distribution du le gain total, du gain dans le corps et du gain en hausse
• une ligne de graphiques représentant les ratios de la population à JØ et J3Ø (CF=couvain operculé ou fermé ; CO = couvain ouvert ; Nb ab = nbre d’abeilles); puis la répartition à à JØ et J3Ø du pollen (Pol) et des réserves (Res) ;
• puis trois graphiques (attention : les échelles changent d’un rucher à l’autre) :
la relation entre le gain de poids en hausses (axe vertical) et le gain de poids dans le corps (axe horizontal) ; la ligne rouge représente la droite de corrélation significative (Sign) ou non (NS)
la relation entre le couvain operculé à JØ (axe vertical) et le gain de poids total (axe horizontal) ;la ligne rouge représente la droite de corrélation significative (Sign) ou non (NS) ; nota bene : dans le titre de ce graphique, « CO » veut dire « couvain operculé » ; désolé pour la confusion avec le CO=couvain ouvert des graphique précédents)
le dernier graphique représente la distribution de «varroa/100abeilles » à JØ et J3Ø.
Valaurie
Grignan
Chantemerle
Montségur
Valréas2
Valréas
Vinsobres
Grignan2
Puimichel
Entrevennes
Montagnac
Roumoukes
Ste Croix
ValensoleG
ValensoleH
Puimoisson bord
La Rochegiron
St Christol
Sault
St Trinit
Redortiers
Vachères
Lardiers
Banon
Nota bene : l’ensemble des graphiques sont présentés sous forme de « boites à moustaches » (boxplots) ; pour une illustration de la lecture de ce genre de graphique, Exemple de boxplot.
commentaire : le gain de poids moyen des colonies pendant la miellée de lavandes ne montre pas de tendance, ni à la baisse, ni à la hausse. On remarque des années significativement meilleure que la moyenne (2010 et 2015).
commentaire : la variation entre année pour une même région est essentiellement lié au climat régional. L’observatoire de la miellée sur lavandes ne dispose de données climatiques à l’échelle des ruchers que depuis 2012. Nous n’avons pas encore réalisé la mise en évidence de facteurs climatiques, pour la plante (nectarification) ou pour le butinage, qui viendrait à l’appui d’une démonstration de l’effet du climat. Cette analyse est toujours en cours.
commentaire : notons qu’une certaine stabilité semble se marquer à partir de 2012 (sauf sur Lure Albion où elle n’apparait qu’en 2013). On pourrait être tenté de penser que les premiers résultats de l’observatoire ayant montré que le couvain fermé à J0 était une variable qui favorisait une bonne miellée, les apiculteurs ont porté plus d’attention à la préparation des colonies posées sur lavandes, en particulier en ce qui concerne le couvain.
remarque : prêter attention au fait que les deux graphiques ne sont pas à la même échelle ; pour les rendre plus lisible, la charge en varroas est limitée à 10 varroas pour 100 abeilles en début de miellée et à 30 varroas pour 100 abeilles en fin de miellée. Le dénombrement de varroas se fait par lavage sur environ 200 à 300 abeilles.
commentaires : on remarquera que, en moyenne, on observe plus de varroas phorétiques sur Lure Albion que sur Valensole et sur Valensole que dans la Drôme ; ceci est plus marqué à J30 qu’à J0. On peut penser que cela tient au décalage dans le temps : trois semaines au moins séparent les prélèvements dans la Drôme de ceux sur Lure Albion, à J0 comme à J30.
commentaire : les deux ruchers LH et LW sont arrivés tardivement sur leur emplacement et n’ont pas bénéficié de la même durée de récolte. A divers degrés, la miellée ayant été très active dès les premiers jours de floraison, surtout sur Valensole, les observations rapportées sur ce graphique sont sans doute légèrement sous-estimées pour cette région. L’homogénéité du gain de poids est décroissante de la Drôme à Lure Albion.
remarque : prêter attention au fait que les deux graphiques ne sont pas à la même échelle.
commentaire : l’homogénéité relative observée à J0, se dégrade singulièrement à J30. On ne retrouve pas une relation simple entre la performance en gain de poids et la dégradation du couvain operculé. Il s’agit donc plutôt de l’effet d’une stratégie des colonies, aussi très variable au sein d’un même rucher, qui reflète la différence entre les colonies qui expriment encore en fin de miellée une forte dynamique de population et celles qui s’orientent plutôt vers la constitution de réserves.
commentaire : on retrouve, entre J0 et J30, la même structure de distribution entre les ruchers. Mais on remarque surtout le doublement en moyenne du nombre de varroas pour 100 abeilles entre J0 et J30.
commentaire : la ligne rouge permet de distinguer les ruchers dans lesquels quelques colonies ont perdu du poids dans les corps et de visualiser le gain en corps. Il est facile de visualiser que certains ruchers perdent du poids en corps entre J0 et J30, alors qu’ils ont un gain de poids en hausses conséquent. Ceci peut suggérer qu’il peut y avoir des mouvements de miel important à l’intérieur de la ruche en cours de miellée.